Il y a des périodes de l’histoire humaine qui ne cessent de fasciner les gens : la conquête de l’Occident avec les cow-boys, la révolution française avec les non-culottes, la Grèce antique avec ses philosophes ou l’âge d’or de la piraterie dans les Caraïbes. Aujourd’hui, nous allons parler de ce dernier point en abordant (je vous préviens, nous utiliserons plus le champ lexical de la piraterie dans ce sommet que les fonds marins par l’industrie pétrolière) les pirates les plus célèbres du monde. Donc, tout le monde sur le pont, pas de temps à perdre.
Plan de l'article
- 1. Bartholomew Roberts : Le roi des pillards (1682-1722)
- Crédits photos (CC BY-SA 3.0) : Orem (auteur de cette version SVG) 2. Benjamin Hornigold : Le traître (1680-1719)
- 3. Charles Vane : Le craintif (1680-1721)
- Crédits photo (domaine public) : auteur inconnu Auteur inconnu 4. John Rackham : Le Romantique (1682-1720)
- Crédits photo (CC0 1.0) : Auteur inconnu Auteur inconnu 5. Anne Bonny (1687-1782) et Mary Read (1690-1721) : Les rebelles
- Crédits photo (domaine public) : auteur inconnu Auteur inconnu 6. Samuel Bellamy : Le Prince des pirates (1696-1717)
- Crédits photos (CC BY 2.0) : Theodore Scott 7. Henry Morgan : Le père des pirates (1635-1688)
- Crédits photos (Domaine) (Public) : Le chemin de Peter Lely 8. Henry Avery : L’injuste (1659-1699)
- Crédits photographiques (CC0 1.0) : Thomas Linard 9. Edward Teach : Le Spectaculaire (1680-1718)
1. Bartholomew Roberts : Le roi des pillards (1682-1722)
Celui qui s’appelait aussi « Black Bart » et dont le drapeau le représentait griller avec la mort (les drapeaux étaient un peu leur insta miniature à l’époque, devait être claqué) était essentiellement un simple gentleman britannique travaillant sur un navire esclave. Il avait embrassé le chemin des pirates en étant déjà très âgé (environ 37 ans) en devenant le capitaine d’une flotte de plus en plus nombreuse. Extrêmement prolifique, c’est qui a pillé près de 400 navires et de nombreuses batailles.
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Mais Roberts diffère de beaucoup de pirates de son temps : il ne buvait presque jamais et se montrait toujours sobre, il était contre le viol et les mauvais traitements des prisonniers (on l’appelle aussi torture), il savait parfaitement écrire, était très présentable (accoutrement, rasage et manières irréprochables) et avait participé à la révision de l’écriture de ce qu’on appelle maintenant le code pirate. Il était à son époque le pirate le plus célèbre vivant et c’est la classe.
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Crédits photos (CC BY-SA 3.0) : Orem (auteur de cette version SVG) 2. Benjamin Hornigold : Le traître (1680-1719)
Hornigold est maintenant célèbre pour sa courte carrière de pirate aussi mouvementé que soit. Après avoir été corsaire dans le service royal britannique, il s’était tourné vers la piraterie avec son équipage vers 1713. Il ne sera pirate que pendant cinq ou six ans au cours desquels il n’a attaqué que des navires français et espagnols, refusant catégoriquement d’attaquer les Anglais qui, de plus, avait provoqué une mutinerie parmi son équipage et sa chute.
Avant cela, Hornigold n’était pas seulement respecté par les autres pirates et son équipage, mais aussi par ses prisonniers, car il refusait d’être exécuté. Voleur mais pas forcément tueur, il fut aussi le mentor de deux futurs pirates influents, Edward Teach (Barbe Noire) et Samuel Bellamy. Vers la fin de sa carrière, Hornigold avait accepté la grâce royale et était devenu un chasseur de pirates, d’où sa réputation d’opportuniste. Nous pensons qu’il serait mort capturé par des pirates vengeants après s’être arrêtés et avoir pendu un certain nombre d’entre eux. Le principe de l’arrosage arrosait quoi.
3. Charles Vane : Le craintif (1680-1721)
Charles Vane est probablement l’un des pirates les plus instables, violents et explosifs de l’histoire. Il avait commencé sa carrière sous le commandement et l’équipage d’Henry Jennings en effectuant le pillage violent d’un équipage espagnol transportant de l’or. Sa nouvelle renommée l’avait poussé à prendre la mer avec son propre flotte, devenant au fil du temps l’un des membres les plus redoutés de Nassau (la capitale officieuse des pirates, genre de Dubaï de l’époque pour les instagramers).
Ami de Barbe Noire, il avait fait parler de lui dans plusieurs batailles, n’hésitant pas à propulser une frégate sur une flotte ennemie ou à capturer les navires les plus imposants naviguant sur les mers (une frégate française nommée « Le Phoenix » deviendrait un temps son bateau désigné). Deux théories circulent sur la fin de Vane, à la suite d’une mutinerie de l’équipage parce qu’il ne voulait pas attaquer un navire français, certains disent que l’équipage lui aurait laissé un petit bateau et qu’il aurait fait naufrage avant d’être capturé et pendu. Pour d’autres, son équipage l’aurait « maroonné », ou abandonné seul sur une île déserte avec un pistolet chargé d’une seule balle pour se suicider, ce qui est une jolie salope. Dans les deux cas, un membre de son équipage l’aura poussé sur le côté avant d’en prendre le contrôle et il s’appelle John Rackham.
Crédits photo (domaine public) : auteur inconnu Auteur inconnu 4. John Rackham : Le Romantique (1682-1720)
John Rackham, généralement appelé Jack ou Calico Jack (en référence à ses vêtements en coton colorés) était un pirate dont la seule ambition était de vivre heureux et avec des poches pleines d’argent avec la femme qu’il aimait (un plan pourtant franchement sympa). Il avait rencontré une femme mariée nommée Anne Bonny avec qui il avait commencé une relation extra-conjugale sur terre (du moins pour la dame). Quand le cocu de Bonny eut réalisé ce qui se passait entre eux, les deux amants avaient volé un bateau et pris la mer, Jack étant déjà à ce moment-là un pirate chevronné dont le drapeau reste probablement le plus connu de tous les piratages.
C’est à partir de ce moment que débute la véritable carrière de Jack, inséparable de celle de son compagnon qui a traversé le bateau parce que les femmes y étaient interdites. Peu après, c’est une nouvelle femme qui était arrivée sur son navire, Mary Read, qui avait également entretenu une relation avec Anne Bonny en abandonnant Jack. Sans cesse raillé par Bonny et poursuivi par des chasseurs de pirates, Calico Jack avait finalement été capturé alors qu’il avait proposé au gouverneur des Bahamas de rendre les armes si Bonny et Read étaient épargnés (le beau geste romantique). Malheureusement pour lui, son amour n’était pas complètement réciproque, Bonny lui ayant écrit avant son exécution « si tu t’étais battu comme un homme, tu ne mourrais pas comme un chien ».
Crédits photo (CC0 1.0) : Auteur inconnu Auteur inconnu 5. Anne Bonny (1687-1782) et Mary Read (1690-1721) : Les rebelles
Ce célèbre couple de pirates est devenu emblématique pour plusieurs raisons, la principale étant qu’à l’époque où les femmes étaient interdites sur les navires pirates, ces deux-là étaient respectées et craintes par leurs pairs. Tous deux ont commencé à se déguiser en homme et à changer de nom (Adam Bonny et Mark Read), c’est à l’arrivée de Read sur le vaisseau de Calico Jack que leur relation a commencé. Si le trio avait connu des hauts et des bas, il était à l’origine de nombreuses prises et pillages, meurtres et divers crimes.
La relation des deux femmes avait évolué au point où elles commençaient à apparaître ensemble sans se travestisser davantage, s’habillant alternativement en homme ou en femme. Ils avaient finalement été capturés avec l’équipage de Calico Jack et emprisonnés ; et non pendus comme les pirates mâles parce qu’ils auraient « plaidé leur ventre » pendant le procès (sous prétexte d’être enceinte de quoi). Read avait succombé à la prison à un jeune âge à cause de la fièvre jaune et Bonny avait été graciée sans aucune certitude sur la raison ou le reste de sa vie.
Crédits photo (domaine public) : auteur inconnu Auteur inconnu 6. Samuel Bellamy : Le Prince des pirates (1696-1717)
Selon Bellamy, « Black Sam » reste aujourd’hui l’un des pirates les plus légendaires de l’âge d’or de la piraterie dans les Caraïbes, malgré une carrière qui ne dure qu’un an. Celui que l’on disait généreux et élégant avait fait sa première capture en attaquant un navire négrière transportant une douzaine d’esclaves ainsi que diverses richesses (ivoire et or). Libérer les esclaves sur place, on dit qu’ils ont tous décidé de rejoindre son équipage de nationalités multiples.
Son surnom de Prince des Pirates vient tout autant de son élégance (un long manteau de velours rouge), de sa miséricorde, de sa générosité inégalée mais aussi de la confiance qui régnait sur son navire : les trésors étaient entreposés sans surveillance, mais personne n’a osé voler quelqu’un d’aussi bon avec son équipage. Son navire, le Whydah, s’était échoué en 1717 et Black Sam avait disparu dans le naufrage, bien que plusieurs légendes attestent qu’on l’a vu plus tard naviguer dans les Caraïbes. C’est le plus élégant de tous, les pirates Zidane.
Crédits photos (CC BY 2.0) : Theodore Scott 7. Henry Morgan : Le père des pirates (1635-1688)
Capitaine Henry Morgan, qui a donné son nom à une boisson (alcoolisée) est l’un des pirates les plus influents de l’histoire. C’est lui qui avait créé les premières lignes du « code pirate » que Bartholomew Roberts avait continué d’écrire. Violent, sanguinaire et impitoyable, Morgan avait joué sur plusieurs tables, corsaire et pirate jusqu’à devenir gouverneur de la Jamaïque.
Connu pour avoir coulé de nombreux navires (y compris ceux qu’il occupait, changeant de bateau assez souvent), Morgan avait pillé des fortunes considérables pendant de nombreuses années et est devenu le planteur le plus riche de l’île de Jamaïque après sa conversion. La retraite chez les pirates était assez rare, elle est encore bien faite de sa part.
Crédits photos (Domaine) (Public) : Le chemin de Peter Lely 8. Henry Avery : L’injuste (1659-1699)
On connaît ce pirate sous plusieurs noms : Henry Avery, Henry Every, John Avary ou Benjamin Bridgeman, ce qui témoigne de l’incertitude qui règne encore autour de cet homme dont la date de naissance ni celle de sa mort n’est pas certain. Toute sa vie est alimentée par des légendes et des hypothèses. On pense qu’il aurait commencé sa carrière dans la Royal Navy avant de devenir marchand d’esclaves.
Puis il se serait tourné vers la piraterie qu’il aurait marquée de son empreinte indélébile d’abord en tant que membre d’équipage, puis en tant que capitaine après une mutinerie. Il est l’auteur de ce qui est probablement le plus grand braquage de l’histoire de la piraterie après l’attaque du navire indien Ganj-i-Sawai, dont la richesse représente le plus grand trésor jamais pillé à l’époque. Véritable enflure, Avery a torturé ses prisonniers et n’a pas hésité à trahir ses pairs, bref, une bonne saloperie.
Crédits photographiques (CC0 1.0) : Thomas Linard 9. Edward Teach : Le Spectaculaire (1680-1718)
Edward Teach est probablement le pirate le plus célèbre de tous les temps, celui qu’on appelle aussi Barbe Noire. Il avait commencé sa carrière de pirate sous le commandement de Hornigold et se faisait bientôt un nom, multipliant les prises et des réalisations d’armes telles que la capture de son navire emblématique, un navire nantais appelé « La Concorde » qu’il avait rebaptisé « La Revenge de la Reine Anne ». Barbe Noire est souvent entouré de nombreuses légendes et fantasmes, mais il n’était pas forcément le pirate le plus violent ou le plus sanguinaire, il jouait sur une planche beaucoup plus intelligente : la persuasion par l’intimidation.
Plus sa réputation grandissait, plus Teach en faisait bon usage, profitant de la peur qu’il insuffle dans les mers pour ne plus avoir à se battre pour gagner une bataille. Il a joué sur le spectaculaire en plaçant des serrures de canon dans sa longue barbe qu’il a enflammée avant de s’approcher d’un navire : de la fumée noire a ensuite entouré son visage et effrayé ses victimes qui l’ont ensuite décrit comme le diable. Il avait été tué lors d’une bataille finale contre le commandant Robert Maynard (à ne pas confondre avec Robert Ménard, tout aussi antipathique) et son corps avait été compté sur près de cinq coups de balles et plus de vingt épées coupes. UN HOMME DUR.
Crédits photographiques (domaine public) : Frank E. Schoonover (1877—1972) Admettez que cela donne envie de tout affronter pour attraper le scorbut au soleil. Vous pouvez découvrir les pirates authentiques qui ont inspiré One Piece et les pirates les plus badass de l’histoire !
Source littéraire : Historia : Pirates, la terreur des Caraïbes (2013)
qu’il a respiré dans les mers pour qu’il n’ait même plus à se battre pour gagner une bataille. Il a joué sur le spectaculaire en plaçant des serrures de canon dans sa longue barbe qu’il a enflammée avant de s’approcher d’un navire : de la fumée noire a ensuite entouré son visage et effrayé ses victimes qui l’ont ensuite décrit comme le diable. Il avait été tué lors d’une bataille finale contre le commandant Robert Maynard (à ne pas confondre avec Robert Ménard, tout aussi antipathique) et son corps avait été compté sur près de cinq coups de balles et plus de vingt coupures d’épée. UN HOMME DUR.
Crédits photos (domaine public) : Frank E. Schoonover (1877—1972) Admettez que cela donne envie de tout affronter pour attraper le scorbut au soleil. Vous pouvez découvrir les pirates authentiques qui ont inspiré One Piece et les pirates les plus badass de l’histoire !
Source littéraire : Historia : Pirates, la terreur des Caraïbes